B1 Le sandwich
Parmi toutes les spécialités culinaires que j'ai découvertes en France, il y en a une dont je ne peux plus me passer, le sandwich. Pas le sandwich mou au pain de mie sous plastique du supermarché, non, le vrai, le traditionnel, le sandwich à la baguette. La star des pauses de midi des Français, dont les ventes caracolent très très loin devant les pizzas, les burgers et autres kebabs. Car le sandwich, pour lequel on utilise une moitié ou un tiers de baguette, est un vrai repas, contrairement au petit pain garni que l'on peut trouver partout en Allemagne. Ce sandwich, on le commande au comptoir du bar, le classique indétrônable reste le jambon beurre avec ou sans cornichons, ou dans une boulangerie où le choix est plus large. Jambon cru d'été, saucisson sec, pâté, gruyère, brie, jambon cru, chèvre, thon mayonnaise crudité, poulet mayonnaise crudité, et lui, c'est mon préféré. Mais regardez-le, sa croûte dorée, craquante et satinée, ses quelques feuilles de salade qui dépassent joliment, ce petit morceau d'œuf dur que l'on aperçoit à peine, une petite touche de tomate, une trace de mayonnaise. Ce sandwich, pour moi, est un rêve.
Et le problème du rêve, c'est que ce n'est pas la réalité. A chaque fois que je mange mon sandwich préféré, le mythe est confronté à la vraie vie, et là, c'est le drame. Pourtant, je ne demande pas grand-chose, juste une bouchée parfaite, avec un morceau de tout. Pensez-vous, la première bouchée, c'est le bout de la baguette, je n'ai que du pain. A la deuxième bouchée, la mayo sort par les côtés, et je me blesse au palais avec la croûte, certes craquante, mais un peu trop tranchante. Je grignote plus prudemment d'un côté, et paf, je perds un morceau de tomate de l'autre. Ah, enfin un morceau de poulet ! Mais rien à faire, je n'arrive jamais à savourer le pain, la tomate, l'œuf et le poulet en même temps. La bouchée parfaite n'existe tout simplement pas. À mi-chemin, j'ai de la mayo sur le chemisier, je me suis coupé les coins des lèvres, et tous les beaux morceaux d'œuf dur se retrouvent au fond du sachet. A chaque fois la même galère.
Alors il faut abandonner, ma pauvre dame, me dites-vous ? Prenez un jambon beurre cornichon la prochaine fois, option moins compliquée, mais tout aussi bonne. Mais non, moi, on m'a appris à ne jamais abandonner mes rêves. J'y crois à la fabuleuse promesse du poulet mayonnaise crudité. Et je continuerai à m'acheter ce fichu sandwich que j'adore, j'affinerai ma technique coûte que coûte, et un jour, peut-être un beau jour, je l'aurai, ma bouchée parfaite. [Musique]
Et le problème du rêve, c'est que ce n'est pas la réalité. A chaque fois que je mange mon sandwich préféré, le mythe est confronté à la vraie vie, et là, c'est le drame. Pourtant, je ne demande pas grand-chose, juste une bouchée parfaite, avec un morceau de tout. Pensez-vous, la première bouchée, c'est le bout de la baguette, je n'ai que du pain. A la deuxième bouchée, la mayo sort par les côtés, et je me blesse au palais avec la croûte, certes craquante, mais un peu trop tranchante. Je grignote plus prudemment d'un côté, et paf, je perds un morceau de tomate de l'autre. Ah, enfin un morceau de poulet ! Mais rien à faire, je n'arrive jamais à savourer le pain, la tomate, l'œuf et le poulet en même temps. La bouchée parfaite n'existe tout simplement pas. À mi-chemin, j'ai de la mayo sur le chemisier, je me suis coupé les coins des lèvres, et tous les beaux morceaux d'œuf dur se retrouvent au fond du sachet. A chaque fois la même galère.
Alors il faut abandonner, ma pauvre dame, me dites-vous ? Prenez un jambon beurre cornichon la prochaine fois, option moins compliquée, mais tout aussi bonne. Mais non, moi, on m'a appris à ne jamais abandonner mes rêves. J'y crois à la fabuleuse promesse du poulet mayonnaise crudité. Et je continuerai à m'acheter ce fichu sandwich que j'adore, j'affinerai ma technique coûte que coûte, et un jour, peut-être un beau jour, je l'aurai, ma bouchée parfaite. [Musique]