B1 Tri des biodéchets obligatoire au 1er janvier 2024 : « Aujourd’hui, on n’est pas prêts »
Depuis janvier 2024, les habitants des grandes villes ont la possibilité de mettre leurs déchets végétaux (restes de fruits et légumes) dans une poubelle spéciale. Cela deviendra de la terre. On appelle aussi ça du compost.
Journaliste : - Vous faites quoi avec vos déchets alimentaires ?
Un homme : - Je les mets à la poubelle.
Une femme : - À chaque fois que je jette des épluchures de légumes, je suis un peu triste parce que je me dis je peux en faire quelque chose, mais non, là je n'en fais rien de spécial.
Une autre femme : - On épluche les carottes, on les met dans le petit sac marron qui va dans la petite boîte marron qu'on apporte au bout de la rue. Au bout de la rue, il y a un endroit pour composter.
[Musique]
Jean-Jacques Fasquel : - Donc là, on va au jardin sans terre où est installé le compost au pied de l'immeuble de la résidence.
[Musique]
Donc là, j'ai mon bio-seau [un simple seau qui contient des déchets organiques] et je vais le vider dans le bac d'apport en cours, ici. Donc voilà, on a des restes de fruits et légumes, quelques feuilles fanées de la plante d'appartement. Beaucoup d'agrumes parce qu'en ce moment, c'est la saison et contrairement à ce qu'on entend dire, les agrumes se compostent très très bien. Ensuite, on va mélanger un petit peu les couches, faire quelques petites cheminées d'oxygène dont les bactéries ont besoin. Et ensuite, je vais rajouter des feuilles puisqu'en ce moment, là, on a un stock de feuilles avec l'automne. Donc je vais rajouter des feuilles. Voilà, donc là, j'ai mon équilibre vertueux.
Ce compost, une fois qu'il est mûr, donc il est mûr entre 6 et 8 mois, on va l'utiliser bien sûr pour ce jardin partagé qui est relativement gourmand puisque dans un potager, on produit des fruits et légumes qui ont besoin de plus de fertilisants mais il est aussi utilisé par les participants pour leurs plantes de balcon ou leurs plantes d'intérieur. Il faut vraiment que ça soit fait dans les règles de l'art, c'est-à-dire notamment, cet équilibre avec la matière sèche.
Je me suis levé un matin en découvrant qu'on allait dans le mur et donc j'ai tout changé dans ma vie. Je suis devenu écolo, pour faire un raccourci. Et donc je me suis posé des questions sur tout ce que je rencontrais au quotidien dans ma vie. Et les biodéchets, c'était quand même complètement idiot d'aller les laisser à la collectivité qui la plupart du temps les incinère, donc brûler, qui plus est des déchets pleins d'eau. Ça n'a pas beaucoup de sens.
Ça m'a passionné, effectivement, c'est devenu mon métier. Donc pendant plus de dix ans, j'ai été maître composteur et j'ai accompagné des projets, y compris des projets de la ville de Paris.
On entend souvent dire que l'obligation du trier à la source va s'imposer aux citoyens au 1er janvier. C'est faux. L'obligation, elle porte sur les collectivités qui doivent mettre à disposition des citoyens un moyen pour pouvoir trier à la source leurs biodéchets.
Alors donc aujourd'hui, on n'est pas prêt, puisque l'ADEME [l'agence gouvernementale de la transition écologique] estime qu'il n'y aurait que 30% des foyers français qui auront la possibilité de trier à la source leurs biodéchets au 1er janvier 2024. Donc les collectivités sont clairement en retard. Néanmoins, pour beaucoup, elles sont dans une phase d'études et d'expérimentation. Et grosso modo, le gouvernement les incite fortement à ce que tout soit en place à la fin de cette année 2024.
Cette échéance du 1er janvier 2024, elle est primordiale, puisque en séparant cette matière pour pouvoir notamment les composter, ça donne une valeur à quelque chose qui est qualifié comme un déchet, alors que c'est en fait une ressource. Donc d'ailleurs, on devrait plutôt parler de bioressources plutôt que de biodéchets.
Bien évidemment, on n'a pas toujours un lieu aussi adapté qu'ici pour faire du compostage de proximité. Raison pour laquelle, en général, dans une ville relativement dense, il va falloir installer partout où c'est possible du compostage de proximité, mais le compléter par de la collecte de biodéchets en point d'apport volontaire ou en porte-à-porte.
[Musique]
Un homme : - Je les mets à la poubelle.
Une femme : - À chaque fois que je jette des épluchures de légumes, je suis un peu triste parce que je me dis je peux en faire quelque chose, mais non, là je n'en fais rien de spécial.
Une autre femme : - On épluche les carottes, on les met dans le petit sac marron qui va dans la petite boîte marron qu'on apporte au bout de la rue. Au bout de la rue, il y a un endroit pour composter.
[Musique]
Jean-Jacques Fasquel : - Donc là, on va au jardin sans terre où est installé le compost au pied de l'immeuble de la résidence.
[Musique]
Donc là, j'ai mon bio-seau [un simple seau qui contient des déchets organiques] et je vais le vider dans le bac d'apport en cours, ici. Donc voilà, on a des restes de fruits et légumes, quelques feuilles fanées de la plante d'appartement. Beaucoup d'agrumes parce qu'en ce moment, c'est la saison et contrairement à ce qu'on entend dire, les agrumes se compostent très très bien. Ensuite, on va mélanger un petit peu les couches, faire quelques petites cheminées d'oxygène dont les bactéries ont besoin. Et ensuite, je vais rajouter des feuilles puisqu'en ce moment, là, on a un stock de feuilles avec l'automne. Donc je vais rajouter des feuilles. Voilà, donc là, j'ai mon équilibre vertueux.
Ce compost, une fois qu'il est mûr, donc il est mûr entre 6 et 8 mois, on va l'utiliser bien sûr pour ce jardin partagé qui est relativement gourmand puisque dans un potager, on produit des fruits et légumes qui ont besoin de plus de fertilisants mais il est aussi utilisé par les participants pour leurs plantes de balcon ou leurs plantes d'intérieur. Il faut vraiment que ça soit fait dans les règles de l'art, c'est-à-dire notamment, cet équilibre avec la matière sèche.
Je me suis levé un matin en découvrant qu'on allait dans le mur et donc j'ai tout changé dans ma vie. Je suis devenu écolo, pour faire un raccourci. Et donc je me suis posé des questions sur tout ce que je rencontrais au quotidien dans ma vie. Et les biodéchets, c'était quand même complètement idiot d'aller les laisser à la collectivité qui la plupart du temps les incinère, donc brûler, qui plus est des déchets pleins d'eau. Ça n'a pas beaucoup de sens.
Ça m'a passionné, effectivement, c'est devenu mon métier. Donc pendant plus de dix ans, j'ai été maître composteur et j'ai accompagné des projets, y compris des projets de la ville de Paris.
On entend souvent dire que l'obligation du trier à la source va s'imposer aux citoyens au 1er janvier. C'est faux. L'obligation, elle porte sur les collectivités qui doivent mettre à disposition des citoyens un moyen pour pouvoir trier à la source leurs biodéchets.
Alors donc aujourd'hui, on n'est pas prêt, puisque l'ADEME [l'agence gouvernementale de la transition écologique] estime qu'il n'y aurait que 30% des foyers français qui auront la possibilité de trier à la source leurs biodéchets au 1er janvier 2024. Donc les collectivités sont clairement en retard. Néanmoins, pour beaucoup, elles sont dans une phase d'études et d'expérimentation. Et grosso modo, le gouvernement les incite fortement à ce que tout soit en place à la fin de cette année 2024.
Cette échéance du 1er janvier 2024, elle est primordiale, puisque en séparant cette matière pour pouvoir notamment les composter, ça donne une valeur à quelque chose qui est qualifié comme un déchet, alors que c'est en fait une ressource. Donc d'ailleurs, on devrait plutôt parler de bioressources plutôt que de biodéchets.
Bien évidemment, on n'a pas toujours un lieu aussi adapté qu'ici pour faire du compostage de proximité. Raison pour laquelle, en général, dans une ville relativement dense, il va falloir installer partout où c'est possible du compostage de proximité, mais le compléter par de la collecte de biodéchets en point d'apport volontaire ou en porte-à-porte.
[Musique]